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Retrait de la CEDEAO : les diplomates de l’AES recadrent le commissaire de l’Union Africaine

Lors de la 65e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenue le 7 juillet 2024 à Abuja, le Commissaire de l’Union Africaine (UA) en charge des Affaires politiques, paix et sécurité, aurait tenu des propos déplacés.

Au nom du Président de la Commission de l’Union Africaine, il a déclaré que « le retrait de trois (3) pays de la CEDEAO est inacceptable pour l’Union Africaine et nous croyons en une seule CEDEAO ».

Selon les Ministres des Affaires Étrangères de l’AES, qui ont fait une déclaration commune, ce jugement de valeur est aussi surprenant qu’inhabituel de la part d’un fonctionnaire statutaire, dont les missions et les attributions ne lui confèrent aucun droit d’ingérence dans les affaires intérieures des États membres de l’Union Africaine.

Par conséquent, les Ministres des Affaires Étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) désapprouvent et condamnent avec la plus grande fermeté cette attitude, contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité qui incombent à tout fonctionnaire d’une organisation intergouvernementale.

Toutefois, ils rappellent que, conformément au Communiqué conjoint du 28 janvier 2024 des États membres de l’AES, suivi des notifications nationales transmises à la Commission de la CEDEAO, le retrait du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO est une décision souveraine et conforme aux dispositions du Traité révisé de la CEDEAO du 24 juillet 1993.

« L’approbation d’un acteur tiers ne s’inscrit pas dans la dynamique responsable de la Confédération des États du Sahel (AES), dont la priorité est et demeure la préservation de l’intégrité territoriale de ses États membres et la défense des intérêts vitaux de ses populations », déclarent-ils.

Pour eux, toute appréciation de cette décision souveraine constitue une ingérence dans les affaires intérieures des États membres de la Confédération des États du Sahel (AES) et une violation des dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies, de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine et du droit international.

De plus, ils demandent à la Commission de l’UA d’indiquer la décision ou l’acte d’un des organes politiques de l’Union Africaine sur laquelle elle se fonde pour faire de telles affirmations. Ils regrettent également les jugements de valeur à géométrie variable de la Commission, qui n’avait pas jugé utile, en 2000, de déclarer « inacceptable » le retrait d’un précédent membre de la CEDEAO. « Cette prise de position inappropriée, inopportune et contre-productive est contraire aux principes, aux règles et à la pratique de l’UA », estiment-ils.

Ils rappellent enfin que le Burkina, le Mali et le Niger ont, depuis les premières années des indépendances, été à la pointe du combat pour l’unité du Continent, la défense de sa dignité et la réalisation d’une véritable intégration africaine.

Coulibaly A
Mali24

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