Totale déperdition éducative de la jeunesse malienne : À qui réellement la faute ?
Moins d’une semaine après qu’un célèbre jeune influenceur malien a ridiculisé toute l’Afrique en Russie, une star montante du RAP Malien est lynchée à mort dans les rues de Bamako. Un scénario qui résume à bien des égards l’égarement éducatif de la jeunesse malienne, un phénomène dont la responsabilité se situe à tous les niveaux.
En effet, depuis le début de la crise sécuritaire que traverse le pays, les efforts de l’Etat sont grandement orientés vers l’appareil militaire, laissant bourgeonner et foisonner d’autres problèmes non moins sensibles notamment comme l’errance éducative. Depuis une vingtaine d’années, on constate la déliquescence des valeurs éducatives familiales, communautaires et scolaires. Une triste réalité qui se traduit par la transformation des espaces universitaire et scolaire en arènes d’affrontements entre gangs, de la sphère musicale urbaine et du show-biz en théâtre d’immoralité et de médiocrité à nul autre pareil, ainsi que par la fissure de la cohésion sociale dû à l’échec de l’éducation familiale et communautaire.
Par ailleurs l’avènement des réseaux sociaux est un autre effroyable baromètre dans l’amer constat des errements de la jeunesse malienne. Au moment où les influenceurs et vidéastes d’autres pays voisins s’illustrent sur les plateformes par la pertinence de leur raison d’être, les nôtres humilient leur pays avec des agissements hideux d’une autre époque.
En définitive, le Mali a franchi un pas de trop dans le laxisme et la légèreté en termes d’éducation et les conséquences s’affichent catastrophiques pour sa propre image. En conséquence, quoique le problème sécuritaire soit logiquement être prioritaire, il n’en demeure pas moins que celui de l’éducation, au risque d’être une équation irrattrapable, mérite un clin d’œil interrogateur.
Seydou Diakité
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