« Mali : Faut-il Interdire la Circulation des Camions à Bamako pour Éviter les Multiples Accidents ? »
La circulation des poids lourds à Bamako demeure un grave problème qui se traduit par un nombre alarmant d’accidents dans la capitale malienne. Le dernier drame en date, survenu le vendredi 1er septembre 2023 sur la route nationale RN7 à Faladje, non loin de la Tour de l’Afrique, impliquant un camion en provenance de Senou ayant percuté des motocyclistes, a suscité un profond émoi à travers le pays. Le bilan est tragiquement élevé, avec neuf personnes décédées, sept blessées (dont deux grièvement), ainsi que des dégâts matériels considérables. Il y a à peine deux semaines, un autre accident impliquant un poids lourd avait écrasé une voiture sur le deuxième pont de Bamako, et il y a tout juste une semaine, une citerne s’était renversée sur l’échangeur multiple. Il est heureux de constater que les sapeurs-pompiers ont réussi à maîtriser rapidement la situation dans ces deux derniers incidents.
À la lumière de ces accidents récurrents, le débat sur l’opportunité d’interdire la circulation des poids lourds à Bamako est relancé. En 2019, l’incendie d’une citerne à Badalabougou avait déjà ravivé cette discussion, provoquant un vaste questionnement sur le respect du code de la route et, surtout, sur la problématique épineuse de la circulation des poids lourds dans la capitale pendant les heures de pointe.
En 2019, l’explosion d’un camion-citerne à Bamako avait plongé le pays dans l’effroi, faisant un lourd bilan humain. Depuis lors, les citoyens se demandent si les mesures prises pour restreindre la circulation des poids lourds et des camions-citernes à certaines heures de la journée sont adéquates.
Le gouvernement a réagi en imposant des mesures strictes interdisant la circulation des poids lourds, autorisée uniquement de 22 heures à 6 heures du matin sur les trois principaux ponts de Bamako. Cependant, cette mesure n’a pas été bien accueillie par les transporteurs.
Face à l’augmentation des accidents graves impliquant des camions, certains usagers pointent du doigt le gouvernement, estimant qu’il doit assumer ses responsabilités face à la pression exercée par les promoteurs et les syndicats des poids lourds.
Mohamed Kanouté
Source : Mali24