Délestages et coupures d’électricité : La sortie du ministre Bintou Camara a crispé le système financier vis-à-vis de l’EDM-SA
L’intervention ou plutôt la sortie hasardeuse de Mme la ministre de l’Energie et de l’Eau sur l’Energie du Mali (EDM-SA) est une expérimentation hasardeuse que l’entreprise continuera longtemps de coltiner. Une de ses séquelles en tout cas est la crispation des investisseurs qui rechignent désormais à injecter de l’argent frais pour équilibrer les finances de l’EDM-SA.
La sortie de la ministre de l’Energie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, il y a un plus d’un mois à propos de la crise de l’électricité au Mali avec des révélations fracassantes sur les pratiques en cours à l’EDM-SA, notamment le détournement du carburant destiné aux centrales thermiques, au lieu d’être le détonateur du redressement, risque de sonner le tocsin de la société de distribution de courant électrique au Mali.
On se rappelle que la Banque ouest-africaine de développement (Boad) avait débloqué 45 milliards F CFA sur un montant de 100 milliards F CFA pour apurer la dette des fournisseurs. Et le reste de ce montant, soit 55 milliards F CFA, devrait être mobilisé par d’autres banques.
Malheureusement, elles n’arrivent pas compte tenu de la situation qui prévaut au sein de l’EDM-SA.
En fait, l’intervention de la ministre de l’Energie et de l’Eau sur la télévision publique sur l’entreprise a totalement crispé le système financier vis-à-vis de l’Energie du Mali. “Présentement, tout le monde a peur de donner à l’EDM-SA”.
La sentence est sans appel. Et si l’on ne prend pas garde, le délestage sauvage qu’on connaît présentement va perdurer longtemps, voire empirer pour la simple raison qu’en dépit de la volée de bois vert qu’elle essuie quotidiennement, l’EDM-SA est engluée dans une gestion plus jamais artisanale et ne voit donc pas le bout du tunnel.
Avec un nouveau directeur général à l’orée de la retraite, le management de l’entreprise semble être ramené au niveau de la cheffe du département. Et comme pour ne rien arranger à la situation, l’organigramme concocté par le directeur général sortant, Koureissy Konaré, toujours en vigueur, continue de plomber les activités à cause de son manque d’à-propos.
C’est dire que la sortie de crise de l’électricité n’est pas pour demain avec une ministre Bintou Camara que tous croient qu’elle n’aurait pas dû faire sa sortie publique. Elle n’aura finalement fait qu’amplifier la crise.
El Hadj A.B. HAIDARA