Ni Algabass ne démord, ni Bamako ne lâche prise non plus
Le dialogue de sourds continue ainsi de plus bel entre les mouvements armés et les autorités maliennes. À quelques encablures du deadline de normalisation institutionnelle, aucun préalable ne se dessine à l’horizon quant à un retour définitif à l’ordre constitutionnel par des élections générales. Et pour cause, il nous revient que lors d’une récente rencontre entre le président en exercice de la CMA et le chef du département en charge de la réconciliation, les positions sont restées figées de part et d’autre. De même source, Algabass Ag Intalla, aussitôt intronisé à la présidence tournante de la Coordination, était allé exposer au ministre Wagué les conditions de son mouvement résumées ainsi qu’il suit : le retour effectif de l’administration passera nécessairement par l’armée reconstituée, le nouveau découpage administratif et la mise en œuvre des réformes institutionnelles en général. Des prétentions auxquelles l’autorité de tutelle n’a donné aucune suite immédiate ni un retour pour l’heure, nous a-t-on confié. Ce silence, selon des sources bien introduites, tiendrait lieu de refus tacite des hautes autorités de la Transition d’appliquer l’Accord issu du processus d’Alger, que le principal mouvement armé considère de son côté comme un acquis intouchable. Le retour à l’ordre constitutionnel étant tributaire de l’effectivité de l’Accord, il semble compromis par les incompatibilités d’intérêts de protagoniste qui trouvent chacun son compter dans le retard qu’accuse le processus. La CMA dans le maintien d’une autonomie de fait, les colonels dans la prolongation de leur règne sur une partie du Mali au détour de contraintes sécuritaires.
Source: Le Témoin