GABRIEL TOURE : Qui instrumentalise la grève ? 

Le centre hospitalier et Universitaire (CHU) Gabriel Touré est presque aux arrêts. Pour cause, une grève illimitée aux conséquences graves.  Si les syndicats durcissent leur position pour non satisfaction de leurs doléances, l’administration se contente avec le service minimum. Par conséquent, les pauvres ne font compter leurs morts faute de moyens pour évacuer leurs malades dans les cliniques privées.

Pourtant considéré comme l’un des hôpitaux les plus fréquentés de la capitale malienne, le Centre Universitaire Gabriel Touré se trouve menacé dans son fonctionnement. Une triste réalité qui est consécutive aux grèves internes déclenchée par le syndicat des travailleurs qui foulent aux pieds le serment d’Hippocrate. 

L’hôpital Gabriel Touré est paralysé par les comités syndicaux au détriment des milliers des malades qui crient leur désarroi? Pire, la grève illimitée a débuté le lundi 27 février 2023 sous les yeux frustrants et pitoyables des malades et leurs accompagnants venus avec l’espoir d’être pris en charge ou consultés par les médecins . Hélas, les bureaux sont vides, le service minimum est inaccessible à cause du monde. Par conséquent les malades paient les prix forts.   Les cliniques privées bénéficient des clients orientés et désespérés en grand nombre. 

Pour qui roulent ces grévistes ? Que cherchent-ils finalement ? Ces questions méritent humblement d’être posées au regard de la recrudescence des grèves interminables au détriment des usagers. Ce qui est triste, cette grève fait des nombreuses victimes qui n’ont que leurs yeux pour pleurer leur mort au sein de ce centre hospitalier le plus sollicité. L’une des victimes de cette énième grève est Awa Damba qui est décédée pour non-assistance ce samedi 25 février. Combien d’autres personnes sont mortes parallèlement à Awa Dama en sourdine ? Combien de malades ont eu des complications à la suite de cette grève ? 

En effet, la situation actuelle de l’hôpital Gabriel Touré donne l’impression que ces syndicats grévistes crachent sur le serment d’Hippocrate qui recommande à tout personnel soignant de rétablir, préserver ou de promouvoir la santé dans tous éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

C’est pour dire que la vie humaine est sacrée à tel point qu’elle n’est comparable à aucun intérêt. Malheureusement, c’est ce qu’oublient d’ailleurs ces semeurs de désordres. Qui, au lieu de mettre l’intérêt général au-dessus de l’intérêt personnel, profitent du syndicalisme pour porter atteindre aux droits à la santé. Face aux conséquences de ces grèves sur la population, notamment le patient qui n’a d’espoir que le personnel soignant, ces grévistes doivent répondre de leurs actes même si syndiquer est et demeure un droit.  Pour rappel, une telle grève illimitée en 2017 au sein de ce même hôpital a fini par éjecter la ministre de la santé Marie Madeleine Togo qui a voulu conjuguer la rigueur et le sérieux dans la gestion hospitalière. Il ne fallait pas les mêmes syndicalistes ont paralysé l’hôpital. Et les politiciens sont entrés dans la danse sous le leadership de Djibril Tangara, Tiebilé Dramé et Soumaila Cissé à l’époque reprochant à  Ibrahim Boubacar Keita pour non assistance aux malades. Aujourd’hui, le même scenario se dessine à travers cette grève illimitée. 

C’est une situation qui interpelle les autorités de la transition. Celles-ci doivent prendre des dispositions nécessaires pour que les luttes syndicales soient désormais ordonnées dans les hôpitaux. Cela y va de l’intérêt du Mali Kura, qui se construit aussi sur le changement de comportement de comportement. Sachant que le pays traverse la période la plus difficile de son existence, l’heure n’est pas à la perturbation, surtout dans les hôpitaux. Au contraire, en plus de laisser les intérêts personnels de côtés, chacun doit tirer toutes les leçons du passé pour amener le bateau Mali à bon port. 

Massassi

Source : mali24

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