Colonel Malick Diaw, Président du CNT : «Cette transition ne doit pas être une période d’essai»
Le Conseil national de transition (CNT) a adopté, le 17 juin 2022, le projet de loi électoral par 115 voix pour, 0 contre et 0 abstention. Le Président du CNT, Colonel Malick Diaw, a rappelé au ministre de la Refondation, chargé des Relations avec les institutions que l’un des problèmes majeurs de la Transition est le temps et que ‘’cette de transition ne doit pas être une période d’essai’’.
Les échanges ont été houleux, le vendredi 17 juin 2022, dans la salle Djeli Baba Sissoko du Centre international de conférences de Bamako où se tenaient les plénières du Conseil national de transition. Au cœur des discussions : le projet de loi électorale, objet du dépôt n°2021/81CNT. Sur le banc du gouvernement de transition, Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation, chargé des Relations avec les institutions et Mme Fatoumata Dicko, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Reformes institutionnelles.
Présidée par Souleymane Dé, la Commission des lois constitutionnelles, de la législation, de la justice, des droits de l’homme et des institutions de la République du CNT, qui avait préalablement auditionné 260 personnes lors de ses séances d’écoute, a produit un rapport de 57 pages. Dans lequel rapport, 92 amendements ont été apportés à ce projet de loi déposé par le gouvernement.
Souci d’une loi consensuelle pour des élections apaisées, crédibles et transparentes
Ces amendements, justifie la Commission des Lois, prennent en charge les préoccupations exprimées par la majorité des partis politiques, la société civile et rendent le projet de texte conforme à certaines dispositions de la législation nationale. «Certains amendements visent à consolider notre système démocratique et améliorer la mise en œuvre de la loi électorale. Les membres de la commission ont également eu le souci d’aller à une loi consensuelle pour des élections apaisées, crédibles et transparentes », peut-on lire dans le rapport de 57 pages dont Le Challenger a pu obtenir une copie.
Ces amendements adoptés par les membres du CNT (111 voix pour, 3 absentions et 0 contre) ne sont pas du goût du gouvernement. En témoigne la réaction à chaud de la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargé des Reformes institutionnelles devant les membres du Conseil national de la transition.
Après de vifs échanges, le texte est soumis au vote : 115 voix pour, 0 contre et 0 abstention. Un revers pour le gouvernement de transition. Ce qui n’a pas empêché la ministre Dicko de remercier avec un fair play le CNT et sa Commission des lois pour le travail abattu.
Invité à prendre la parole, le ministre de la Refondation, chargé des Relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, a été interrompu par le Président du CNT. «Monsieur le ministre, excusez- moi de vous interrompre. Je voulais aussi rappeler que l’un des problèmes majeurs de la Transition est le temps. C’est le temps, notre ennemi. Moi, je crois que cette transition ne doit pas aussi être une période d’essai. On l’a dit et on le redit. Nous allons à l’essentiel», a déclaré Colonel Malick Diaw.
Acte historique
« L’acte que nous venons de poser est tout simplement historique. Nous avons pu enfin doter le Mali d’une nouvelle loi électorale. Le chemin a été certes long, vous l’avez constaté, très long pour y parvenir. Il était semé d’incertitudes, d’appréhensions diverses mais au final, nous y sommes bien arrivés. Et, c’est le Mali qui a gagné. C’est le Maliba qui a gagné. Je tiens sincèrement à vous remercier, chers membres du CNT, pour la qualité des débats et surtout, je voudrais louer votre persévérance dans l’effort. Toute chose qui nous a permis d’arriver à ce résultat hautement salutaire. C’est le lieu aussi de remercier le gouvernement d’ailleurs que je vous demande d’applaudir». Pour lui, la loi électorale étant destinée essentiellement à la classe politique, n’est donc rien sans cette cible.
Il a donc remercié la classe politique pour sa participation au débat. Colonel Malick Diaw a félicité le président de la Transition pour ses efforts déployés dans le but d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Chiaka Doumbia
le challenger