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Condamné pour outrage à magistrats en instance : Le Général Sangaré sera fixé sur son sort aujourd’hui en appel 

C’est aujourd’hui la date fatidique annoncée par la Cour d’Appel, à l’issue de son audience du…sur l’affaire d’outrage à magistrats qui oppose deux membres de la famille judiciaire au général de la Police Yaya Sangaré. En pourvoi de la décision 444 l’ayant condamné à un an d’emprisonnement ferme, les avocats du policier en retraite ont dû vaillamment croiser le fer avec ceux des magistrats Idrissa Touré et Sidi Abidine Maïga, quoique leur client eut opté pour le virage spectaculaire vers une amende honorable en instance supérieure. «Les magistrats avaient rendu une décision qui m’oblige… », avait lancé le Général Sangaré, se disant redevable à l’ensemble de la magistrature malienne d’avoir restauré son honneur dans une précédente procédure de sa suspension de la police. Allusion est notamment faite à l’annulation par la Cour suprême du décret présidentiel y afférent.

Tout en clamant que l’outrage ne résultait pas de sa volonté, le plaidoyer de contrition du Général n’avait reculé d’un pouce quant au tort qu’il estime avoir subi, à savoir : «l’extorsion» de biens dont la somme de 110 millions francs CFA. Il s’agit d’un remboursement réclamé par un acquéreur insatisfait de parcelles que lui avaient vendues Yaya Sangaré et dont l’opération de paiement est visiblement passée en son temps par le parquet et le doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV. Sauf que ces derniers seront chargés par l’accusé de l’avoir contraint au paiement de ladite somme sans délivrance de reçu en retour et en l’absence de toute plainte formelle de la part de l’acheteur des parcelles. Assez intrigant pour lui inspirer la dénonciation qui va lui coûter la plainte des deux magistrats pour outrage. Les avocats du procureur Idrissa Touré et du juge Sidi Abidine Maïga vont d’ailleurs s’en donner à cœur joie en exploitant le contenu de la missive au vitriol que l’accusé a adressée aux hautes autorités judiciaires sur le compte de leurs deux clients. En effet, comme en première instance, l’élément déclencheur de son coup de gueule sera éclipsé, en appel également, par la teneur des propos par lesquels ont été pris à témoin les supérieurs hiérarchiques des deux magistrats. Il est notamment reproché au Général Sangaré de s’y prendre par une rhétorique trop outrancière à leur égard pour n’être pas digne de clémence. L’intéressé a beau chercher à dissocier sa démarche d’une intention réelle de nuire, la partie adverse n’en aura retenu que l’effet : l’atteinte portée à la dignité de toute la magistrature par-delà les seuls juge et procureur incriminés à coups d’épithètes peu élogieuses dans sa correspondances. Quant à la défense du Général à la retraite, elle n’a point fait mystère de son renoncement à la bataille juridique au profit d’un mea culpa qui s’est même traduit, disent-ils, par des démarches auprès des deux magistrats pour implorer leur pardon. «Si c’est perçu comme un outrage, je présente toutes mes excuses parce que ça n’était pas mon intention», a fini par lâcher l’accusé lors de l’audience publique du 28 octobre dernier présidée par le magistrat Bandiougou Fofana. Il revient à ce dernier ainsi qu’à son collège de décider du sort du Général Yaya Sangaré en infirmant ou en confirmant le verdict d’instance inférieure, dans un dossier aussi complexe par la nature de son élément déclencheur que par sa teneur corporative. 

 

A. KEÏTA 

 

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