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La cérémonie du dya sigi ou mèlèkè sigi dans la confrerie des chasseurs.

Cette puissante confrérie des chasseurs existe quasiment dans tous les villages du Mandé. La formation du novice Kalanden est confiée à un chasseur de la confrérie un karamoko qui connait les règles de la chasse et de la confrérie. Le novice est introduit dans la société à la suite d’un rituel appelé dya sigi ou melekè sigi( asseoir le double de la personne ou son ange)..

Le postulant se présente devant le donsoba, chef de la confrérie, lui donne son fusil et lui offre deux poulets. Le donsoba accepte les poulets réunit les membres de la société dans sa concession et le postulant s’étant retiré une discussion s’engage entre tous les donso pour savoir, s’il est possible d’accepter ou non cette candidature, le critère essentiel étant, plus que l’aptitude à la chasse, la réputation du postulant, en ce qui concerne ses rapports avec les femmes. S’il s’agit en effet d’un individu considéré à ce point de vue, comme d’une moralité douteuse, sa candidature a toutes les chances d’être rejetée. Si l’assemblée donne son accord, les deux poulets sont sacrifiés par le donsoba aux mânes des grands chasseurs du village et le nouveau candidat est interrogé. On lui demande s’il est décidé à accepter la « règle des chasseurs » donsowka lada, le canon de son fusil est ensuite lavé avec de l’eau bénite par le donsoba. Après cette brève cérémonie le jeune novice est considéré comme Kalanden(élève que l’on instruit).Il part en brousse et doit en principe le soir même abattre une bête dont il offrira le duga kaman au donsoba.Tant qu’il n’a pas abattu ce premier gibier, il ne doit pas revenir au village et se présenter devant le donsoba.

Cette cérémonie du dya sigi ou mèlèkè sigi a lieu généralement au début de l’hivernage à une époque ou les nouvelles herbes sont encore courtes et il est relativement aisé de tuer le gibier. Après le mèlèkè sigi le novice est placé sous la dépendance d’un Karamoko, à qui revient le soin de l’initier aux techniques et à la magie de la chasse. On tient compte dans la confrérie des liens d’affinité et de sympathie entre maitre et novice et d’une manière indirecte, c’est souvent le novice qui choisit son maitre. Le maitre révèle progressivement au novice les techniques de la chasse (approche du gibier, dépeçage, boucanage de la viande, reconnaissance par sifflets etc..).Il lui enseigne les éléments d’une protection magique contre l’influence toujours redoutable du « nyama » des bêtes abattues.

Pendant cette période d’initiation, l’élève doit obéissance absolue au Karamoko. Il l’accompagne, porte son fusil, prépare le lit de feuillage sur lequel dort le maitre en brousse, fume sa viande de chasse. Le novice doit même effectuer un certain nombre de journées de travail sur le champs du Karamoko. Au terme de cette période, s’il fait preuve de son habileté, le kalanden devient karamako à son tour et prend en charge un novice..

B.CAMARA, Journaliste, Chasseur..

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