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Opérations de séduction de Poutine et de Biden au Mali : Difficile choix d’Assimi Goïta entre la Russie et les Etats Unis

Si officiellement les autorités de la transition au Mali semblent prendre fait et cause pour la Russie de Vladimir Poutine, surtout en matière de sécurité, officieusement elles continuent de recevoir des aides au développement de la part des pays occidentaux en tête desquels les USA. En dépit des discours aux relents de rupture ou de rejet de tout ce qui est occidental les autorités maliennes de la transition ne se sont jamais privées des dons et autres aides en provenance de ces pays qu’elles considèrent comme des ennemis jurés. En effet,  C’est par un coup de téléphone que  le Président de la transition Assimi Goïta et le chef du Kremlin, Vladimir Poutine se sont entretenus pendant des longues minutes. Cet entretien était  assorti d’une invitation  à participer à la 2ème  édition du sommet Russie-Afrique programmé pour 2023 à Saint-Pétersbourg et surtout d’un don de 300 000 tonnes d’engrains qui étaient bloquées par les européens. Gracieusement offertes, ces 300 000 tonnes seront acheminées au Mali. Quelques jours au paravent c’est le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali qui signa un amendement à l’accord d’aide au développement avec la Directrice de l’Agence des Etats Unis pour le développement international, USAID pour un montant de 148,5 millions de dollars, soit 101 milliards de F CFA. Les deux têtes de proue idéologiquement opposées feront-elles bon ménage au Mali ? La rupture avec la France et ses alliés a-t-elle été différée ou bien elle n’est que théorique ? 

Les autorités maliennes ont-elles mis un peu d’eau dans leur Gingembre en maintenant leur coopération avec les pays de l’occident ?      

 Le ministre des Affaires étrangères du Mali M Abdoulaye Diop, en fin diplomate aurait dû peser de tout son poids en tant qu’expert des relations internationales pour faire fléchir le Président de la transition Assimi Goïta, qui a pris certaines décisions qui sont aux antipodes de la diplomatie internationale. L’isolement dont le Mali est victime aujourd’hui ne pourrait s’expliquer que par une mauvaise politique diplomatique. L’une des illustrations les plus emblématiques de cet isolement est la brouille du Mali avec la CEDEAO, au sujet des 46 soldats ivoiriens incarcérés au Mali. Comme si cela ne suffisait pas le premier ministre par intérim Abdoulaye Maiga est allé faire feu de tout bois à la tribune des Nations Unies en s’attaquant au secrétaire général des Nations Unies, au Président en exercice de la CEDEAO, aux présidents ivoirien et nigérien, au nez et à la barbe du Monsieur diplomate du Mali. En oubliant superbement que le monde est une jungle où errent les lions. Le Mali apparait dans cette jungle comme une brebis, donc très fragile pour attaquer les lions. Aujourd’hui nous subissons les conséquences de nos prises de positions, à travers une asphyxie financière et une crise sécuritaire grave. Pour sortir de l’isolement total en tout cas avec l’occident le  19 septembre 2022, le Ministre malien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop et la Directrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) au Mali, Miriam Lutz, ont signé un amendement à l’accord d’aide au développement qui s’élève à 148,5 millions de dollars soit 101 milliards de FCFA.

Cette aide  du peuple américain au Mali, à travers l’USAID, ne représente qu’une partie de l’aide globale de ce pays. Elle couvrira le financement de nouvelles activités et celles en cours dans les domaines de la santé, de la gouvernance, de l’agriculture et de l’éducation de base. Ce montant s’ajoute à  plus de 250 millions de dollars soit 170 milliards de FCFA que les États-Unis ont accordé au Mali à travers l’USAID au cours de l’année écoulée y compris 90 millions de dollars soit 61 milliards de FCFA en aide humanitaire vitale pour les Maliens qui en ont le plus besoin.

Les autorités maliennes ont-elles bien compris que la coopération avec la Russie seule ne fera pas leur affaire comme celle du Mali ? 

C’est par un tweet que le Président de la transition a informé son peuple de l’entretien téléphonique qu’il a eu avec le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine dont voici un extrait : « J’ai eu un riche entretien téléphonique avec S.E.M Vladimir Poutine. Nous avons évoqué les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale notamment économique et sécuritaire. Je salue un partenariat gagnant-gagnant basé sur le respect mutuel »Aucun malien ne serait opposé à une coopération multiforme, surtout militaire, voire sécuritaire avec la Russie et surtout avec son emblématique chef du Kremlin, Vladimir Poutine qui, il faut le reconnaitre, a permis au Mali d’acquérir des armes et à un temps record quand l’Occident fera attendre au triple de ce  temps. Mais ce dont certains analystes craignent c’est surtout la rupture avec les autres nations qui sont toutes aussi utiles pour le Mali que la Russie. C’est d’ailleurs pour cela que la diplomatie malienne est à plaindre, car elle n’a pas pu empêcher la brouille avec tous les pays, hormis la Russie et certains de ses alliés. Cette leçon est en train d’être comprise, car aucun pays ne peut vivre en autarcie. Oui à la coopération avec la Russie, mais non à la rupture avec les autres pays qui sont tout aussi importants que la Russie.

Youssouf Sissoko

Source: L’Alternance

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