Pédophilie : Un marabout condamné à 5 ans par la Cour d’assises
La première session de la Cour d’assises de Bamako est en cours. Il y a quelques jours, un ‘’marabout ivrogne’’, un trentenaire, comparaissait à la barre pour pédophilie sur une mineure de 04 ans. Les faits datent du lundi 16 août 2018 à Lassa, en commune IV du district de Bamako. Malgré son refus de reconnaitre les faits, il a été condamné à 5 ans de réclusion ferme et au paiement d’une amende de 500 000FCFA.
L’accusé Y. Sissoko est arrivé à la barre, tout de blanc vêtu, avec son regard innocent. Le gaillard d’une trentaine d’années était à l’aise comme si de rien n’était. « Je ne reconnais pas les faits et je ne vais pas les reconnaître. J’ai été torturé par les policiers mais je ne les ai pas reconnus », affirme-t-il avec fierté.
Les faits
Ce jour 15 décembre 2018, aux environs de 11h, à Lassa, Y Sissoko, marabout de son état, sorti d’un débit de boissons où il avait consommé de l’alcool, est venu appeler, au nom du propriétaire dudit débit de boissons, la fillette F Keïta née le 24 février 2014, qui jouait avec d’autres enfants. Y.S a fait asseoir sur ses genoux la fillette dont il enleva le slip avant d’introduire un de ses doigts dans son sexe. La fillette n’a pu être libérée qu’à la suite des appels répétitifs de sa mère. N’ayant pu uriner du fait des douleurs issues des attouchements de son bourreau, Y.S, le papa de la victime porta plainte au commissariat du 5ème. Le certificat médical : examen gynécologique du 16/12/2018, la fillette avait un œdème des grandes lèvres et une inflammation des petites lèvres. Pour le traitement de ces anomalies, les produits Cefixine sirop et Brufen sirop lui ont été prescrits. Arrivé devant le magistrat instructeur pour sa première comparution, il a reconnu les faits, mais d’après lui, c’est parce qu’il était en état d’ébriété. Je suis un grand amateur de bière…», reconnait-t-il.
Cependant, à sa deuxième comparution devant le même magistrat instructeur, il s’est rétracté en niant tout en bloc.
« Je n’ai pas touché à la petite. Je le jure », a-t-il laissé entendre devant les jurés. Un marabout ivrogne, s’est interrogé un des conseillers de la Cour.
Le Procureur Diawara revint à la charge en ces termes : « Ton double langage : le oui et le non, doit-on croire à quelle version ?” Et l’accusé répondu : « La deuxième version monsieur le Procureur ».
La partie civile représentée par Maître Kadidia Sangaré a enfoncé le couteau dans la plaie : « Je suis dans ce dossier depuis l’enquête préliminaire. L’accusé ici présent devant vous est un grand consommateur d’alcool. Il s’était rendu dans un cabaret pour commettre des attouchements sexuels. Un grand menteur… ».
Et Maître Mah Mamadou Koné, l’avocat de la défense de plaider : « Je ne doute pas de la version de mon client. Oui, il est amateur de bière, mais il n’est pas l’auteur des faits relatés ici devant vous ».
Le Procureur dans son réquisitoire : « Trente ans d’écart entre l’accusé et sa victime, les faits sont très simples. Il est tombé dans une parfaite négation mais il doit savoir qu’il n’y a pas de crime parfait. Il a fait semblant d’apprendre à la victime de la faire monter à cheval. Il a nargué tout le monde. Il n’est pas prêt à s’amender. C’est des circonstances aggravantes car il était ivre quand il commettait cet acte obscène. Pas de circonstances atténuantes ! ».
Maître Koné de répliquer : « Mon client plaide non-coupable. Le Procureur a fait des démonstrations inutiles. L’ébriété ne se cache pas. La bière n’est pas mauvaise, c’est le vin qui est très mauvais. Délinquant primaire, il doit bénéficier de très larges circonstances atténuantes ».
Maître Kadidia Sangaré revient à la charge: « Une personne dans son état normal ne peut pas commettre ces faits cher confrère Koné ».
Décision de la Cour d’assises : 05 ans d’emprisonnement ferme, 500 000FCFA d’amende. Arrêts civils: remboursement des frais médicaux : 167 000FCFA. Dommages et intérêts : 600 000FCFA.
Moussa Sékou Diaby
La première session de la Cour d’assises de Bamako est en cours. Il y a quelques jours, un ‘’marabout ivrogne’’, un trentenaire, comparaissait à la barre pour pédophilie sur une mineure de 04 ans. Les faits datent du lundi 16 août 2018 à Lassa, en commune IV du district de Bamako. Malgré son refus de reconnaitre les faits, il a été condamné à 5 ans de réclusion ferme et au paiement d’une amende de 500 000FCFA.
L’accusé Y. Sissoko est arrivé à la barre, tout de blanc vêtu, avec son regard innocent. Le gaillard d’une trentaine d’années était à l’aise comme si de rien n’était. « Je ne reconnais pas les faits et je ne vais pas les reconnaître. J’ai été torturé par les policiers mais je ne les ai pas reconnus », affirme-t-il avec fierté.
Les faits
Ce jour 15 décembre 2018, aux environs de 11h, à Lassa, Y Sissoko, marabout de son état, sorti d’un débit de boissons où il avait consommé de l’alcool, est venu appeler, au nom du propriétaire dudit débit de boissons, la fillette F Keïta née le 24 février 2014, qui jouait avec d’autres enfants. Y.S a fait asseoir sur ses genoux la fillette dont il enleva le slip avant d’introduire un de ses doigts dans son sexe. La fillette n’a pu être libérée qu’à la suite des appels répétitifs de sa mère. N’ayant pu uriner du fait des douleurs issues des attouchements de son bourreau, Y.S, le papa de la victime porta plainte au commissariat du 5ème. Le certificat médical : examen gynécologique du 16/12/2018, la fillette avait un œdème des grandes lèvres et une inflammation des petites lèvres. Pour le traitement de ces anomalies, les produits Cefixine sirop et Brufen sirop lui ont été prescrits. Arrivé devant le magistrat instructeur pour sa première comparution, il a reconnu les faits, mais d’après lui, c’est parce qu’il était en état d’ébriété. Je suis un grand amateur de bière…», reconnait-t-il.
Cependant, à sa deuxième comparution devant le même magistrat instructeur, il s’est rétracté en niant tout en bloc.
« Je n’ai pas touché à la petite. Je le jure », a-t-il laissé entendre devant les jurés. Un marabout ivrogne, s’est interrogé un des conseillers de la Cour.
Le Procureur Diawara revint à la charge en ces termes : « Ton double langage : le oui et le non, doit-on croire à quelle version ?” Et l’accusé répondu : « La deuxième version monsieur le Procureur ».
La partie civile représentée par Maître Kadidia Sangaré a enfoncé le couteau dans la plaie : « Je suis dans ce dossier depuis l’enquête préliminaire. L’accusé ici présent devant vous est un grand consommateur d’alcool. Il s’était rendu dans un cabaret pour commettre des attouchements sexuels. Un grand menteur… ».
Et Maître Mah Mamadou Koné, l’avocat de la défense de plaider : « Je ne doute pas de la version de mon client. Oui, il est amateur de bière, mais il n’est pas l’auteur des faits relatés ici devant vous ».
Le Procureur dans son réquisitoire : « Trente ans d’écart entre l’accusé et sa victime, les faits sont très simples. Il est tombé dans une parfaite négation mais il doit savoir qu’il n’y a pas de crime parfait. Il a fait semblant d’apprendre à la victime de la faire monter à cheval. Il a nargué tout le monde. Il n’est pas prêt à s’amender. C’est des circonstances aggravantes car il était ivre quand il commettait cet acte obscène. Pas de circonstances atténuantes ! ».
Maître Koné de répliquer : « Mon client plaide non-coupable. Le Procureur a fait des démonstrations inutiles. L’ébriété ne se cache pas. La bière n’est pas mauvaise, c’est le vin qui est très mauvais. Délinquant primaire, il doit bénéficier de très larges circonstances atténuantes ».
Maître Kadidia Sangaré revient à la charge: « Une personne dans son état normal ne peut pas commettre ces faits cher confrère Koné ».
Décision de la Cour d’assises : 05 ans d’emprisonnement ferme, 500 000FCFA d’amende. Arrêts civils: remboursement des frais médicaux : 167 000FCFA. Dommages et intérêts : 600 000FCFA.
Moussa Sékou Diaby
Tjikan