Santé

Gestion des fonds Covid 19 : L’OCLEI appelle à adopter des approches anti-corruption adaptées aux périodes d’urgence sanitaire 

« Stratégies et mécanismes pour la gestion transparente des fonds de lutte contre la COVID-19 ». C’était le thème d’une conférence débat initiée, jeudi 21 juillet 2022, à l’hôtel Maeva Palace, par l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI). La rencontre qui s’inscrivait dans le cadre des activités de la 6è journée africaine de lutte contre la corruption, a réuni les responsables des DFM, des forces armées de défense et de sécurité, le patronat, les administrateurs financiers, les experts comptables, le conseil national de transition (CNT), la présidence et les gestionnaires des hôpitaux. 

Il s’agissait pour l’OCLEI à travers le pool prévention d’échanger sur les questions d’éthique et de déontologie sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid 19 au Mali. 

La vidéo conférence entre les autorités de la sous-régions des pays comme le Mali le Sénégal la Côte d’Ivoire a été le plat de résiste de cette conférence débat. La vidéo très enrichissante a été l’occasion pour les participants de s’enquérir des stratégies et mécanismes misent en place dans certains pays de la sous-région dans le cadre de la bonne gouvernance et surtout de la lutte contre la corruption.

Le président de l’office Central de Lutte Contre l’Enrichissement illicite (OCLEI), Dr Moumouni Guindo, a déclaré que la maladie à Covid-19 est un mal planétaire. « Au 19 juillet 2022, 560 882 053 personnes ont été déclarées affectées par ce virus à travers le monde ; plus de 6 366 000 personnes en sont décédées. Le Mali est classé 153ème des pays touchés par la pandémie, avec 31 203 cas confirmés, dont 13 962 guéris et 737 décès ». 

Les conséquences sur nos économies, dit-il, sont on ne peut plus catastrophiques. « En 2020 au Mali, la Banque mondiale concluait que les effets combinés de la pandémie de la COVID-19 et de la crise sociopolitique ont entraîné une récession de l’économie nationale et une augmentation de la dette publique. Selon la Banque mondiale, ce ralentissement économique a engendré une hausse de la population pauvre de près de 900 000 personnes, portant un coup d’arrêt aux progrès réalisés pendant la dernière décennie en matière de réduction de la pauvreté au Mali », souligne Dr Guindo.

De même, le financement du plan d’urgence de riposte contre la COVID-19 (2,3 % du PIB) a creusé le déficit budgétaire qui s’est établi à 5,5 % du PIB en 2020 au moment où la dette publique atteignait 44,1 % du PIB.  

Pour faire face à la pandémie, l’Etat du Mali a créé le Comité de gestion du « Fonds de concours pour la lutte contre la Covid-19 » en mai 2020. Le président de l’OCLEI a rappelé que sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie à COVID-19, le Bureau du Vérificateur général a décelé de nombreuses irrégularités administratives mais surtout des irrégularités estimées à 50,73 milliards de FCFA. 

Face à ce qu’il convient d’appeler une gestion catastrophique, Dr Moumouni Guindo, a appelé les pouvoirs publics à adopter des approches anti-corruption spécifiques et innovantes, mieux adaptées aux périodes d’urgence sanitaire et humanitaire. 

Au terme de cette journée d’échanges les participants ont formulés plusieurs recommandations à savoir : l’amélioration de la prévention dans le cadre de lutte contre la corruption ; informer et sensibiliser sur l’éthique et la déontologie en matière de gestion dans les services ; primer les fonctionnaires exemplaires qui se sont distingue en matière de lutte contre la corruption ; demander à la Justice de communiquer sur les décisions rendues en matière de lutte contre la corruption tout en publiant les noms ; faire un audit de la gestion du fond Covid pour situer les responsabilités ; publier tous les rapports et décisions de justice en citant les noms des personnes incriminées ;  mettre sur place une ligne budgétaire désormais au niveau des CSRF et CHU sur la gestion des pandémies pour éviter la tentation chez les agents ; définir les conditions de travail des agents  qui gère les fonds Covid et enfin demander à L’OCLEI de rendre publique la déclaration des biens.

D. T. Konaté

Source: L’Investigateur

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