Santé : Le parcours inspirant de Mme Sagara Maïmouna Sagara, une aide soignante
Agée d’une cinquantaine d’années, Mme Sagara Maïmouna Sagara est une amazone au parcours inspirant. Aide-soignante puis infirmière obstétricienne, elle est aujourd’hui la Promotrice d’un cabinet de soins appelé «Demesso». La rubrique Femmes de Mali24 s’est intéressée à cette héroïne de la blouse blanche.
Entre Maïmouna Sagara et la santé, c’est une histoire d’amour. La réalisation de ce rêve n’a été pas un long fleuve tranquille. Après le Diplôme d’études fondamentales (DEF), la jeune Maïmouna Sagara nourrit l’ambition de devenir un agent de santé plus particulièrement une Sage-femme. Mais, elle est orientée à l’Ecole normale secondaire de Bougouni (ENSEG) filière Histoire et Géographie pour être enseignante. Son désamour pour cette filière se reflète sur ses résultats. Elle redouble la1ère année. Après cet échec, son époux fait l’effort de l’inscrire dans une école de santé. Maïmouna Sagara renoue donc avec son rêve. Après une formation d’une année, elle décroche son attestation d’aide-soignante. Elle se débrouille pour trouver un stage au Centre de Santé communautaire de Niamakoro (commune VI du District de Bamako). Pendant deux (2) ans, l’aide-soignante pratique son métier. Après ce stage qu’elle qualifie « d’expérience remarquable dans sa vie », Maïmouna Sagara reste à la maison. Elle ne se laisse cependant pas gagner par le découragement.
Face aux rivalités féminines et sous la protection de Fanta Cissé
Par l’intermédiaire de son mari, elle obtient un autre stage au Centre de Santé de Référence (CSREF) de Sogoniko en commune VI du district de Bamako. Mme Sagara séduit les patients et leurs accompagnants de par sa gentillesse et ses bonnes manières d’approche. Ce qui crée une jalousie chez certains de ses collaborateurs notamment la gente féminine. Sa vie au travail, souligne-t-elle, devient infernale. Elle a dû faire face aux humiliations de toutes sortes (abaissements, critiques) qui pouvaient la pousser à abandonner. Malgré tout, Mme Sagara Maïmouna Sagara tient bon. Elle s’accroche et prend de l’énergie sous la protection de Mme Fanta Cissé. Un nom qu’elle n’est pas prête d’oublier. Quand Mme Fanta Cissé quitte le CSREF de Sogoniko, elle retourna à la maison, sans savoir quoi faire.
Un bon jour, son attention capte une annonce lue à la Radio nationale du Mali au compte du Centre de Santé communautaire de Kalaban-coro Adeken. « Dieu a entendu mes prières », s’exclame-t-elle. Elle intègre le Cscom en 2000. D’année en année, le Centre de Santé communautaire s’agrandit mais les conditions de travail ne s’améliorent pas. Face à cette situation, Maïmouna Sagara décida de reprendre le chemin de l’école. Elle dépose son blouse blanche dans une école de santé pour décrocher le diplôme d’infirmière obstétricienne.
Mes ambitions pour le cabinet Demesso
A sa grande surprise, le Cscom n’est pas en mesure de la payer conformément à son nouveau diplôme. Elle ne se décourage pas et continue toujours de servir le Centre de Santé comme une matrone avec un salaire de 30 mille franc CFA. Malgré tout, elle arrive à s’en sortir grâce à sa grande capacité de servir sans calculer. Pour elle, l’essentiel est de faire bien son travail. Partout où elle passe, Mme Sagara laisse ses traces avec des souvenirs inoubliables. Comme les bonnes actions ne restent jamais impayées, la chance lui sourit avec l’arrivée de la maladie à virus Ebola. Elle a été choisie dans le Cscom pour s’occuper de ce projet. Ce qui lui a permis de faire une économie nécessaire pour jeter les bases de son cabinet de santé « Demesso ». D’une voix émue, Mme Sagara Maïmouna Sagara remercie le bon Dieu de lui avoir permis d’ouvrir ce cabinet. Brave, dévouée et prête à réussir malgré les obstacles, elle ambitionne de l’agrandir dans les jours à venir pour en faire une structure de santé de référence.
Mme Sagara appelle les femmes à ne pas baisser les bras, à toujours lutter pour atteindre leurs objectifs. Elle estime que « l’essentiel est d’avoir l’amour de ce que l’on fait ». Pour la Promotrice du Cabinet de santé « Demesso », « seul le travail paie et libère la femme ».
Mère de trois enfants, elle vit en parfaite harmonie avec sa famille. Maïmouna aime la franchise. Selon elle, c’est la franchise assure la quiétude chez une personne. L’hypocrisie est la chose qu’elle déteste le plus dans le monde. Le jaune est sa couleur préférée. Cette « dogonne » de teint clair aime manger du « Tô » pour se régaler.
Korotoumou DOUMBIA
Source: mali24
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